Interview : Axel et papy J.C. gagnants de Pékin Express : L'épopée des maharadjas, “C’est le plus beau jour de ma vie”
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Le samedi 19 octobre 2024 est marqué par la victoire inattendue du grand-père et de son petit-fils gersois dans une finale pleine de surprises. Jean-Claude et Axel sont désormais les heureux gagnants de la 19e saison de Pékin Express : l’épopée des maharajas. Pour Ledirect, ils se confient sur leur parcours exceptionnel.
Après une course où tout laissait croire qu’ils avaient perdu, Jean-Claude et Axel arrivent en premier et s'aperçoivent avec beaucoup d’émotions que la toile synonyme de victoire n’est pas encore déchirée. Ils reviennent sur les moments forts de leur deuxième aventure dans Pékin Express, après celle de la saison 15, Sur les terres de l'aigle royal.
Ledirect :
Qu’avez-vous pensé de l'Inde ? En quoi est-elle différente des autres pays de Pékin Express ?
Jean-Claude :
Pour moi, ça a été très difficile, le pays est très beau, mais je ne vois pas que la beauté, je vois aussi tout ce qu’il y a autour, j’étais très malheureux et choqué de voir autant de misère, de saleté, de pollution, j’ai eu du mal avec ça. C’est surtout la misère sociale, les enfants dans la rue, dans les égouts, sous les ponts… Ça m’a perturbé. Je m’occupe du Secours populaire en France, ici dans la région… Alors quand on voit tout ça alors que ces gens n’auront aucune aide… Nos plus démunis à nous seraient riches là-bas. Après les gens sont gentils, ils nous regardent un peu de travers, bizarrement, nous, on a la peau blanche, je n’ai pas été choqué par ça, mais il est vrai que… je n’avais jamais vu autant de pauvreté, de misère, de saleté.
Axel :
Moi, c’est un peu pareil, le choc culturel a été assez violent. Ça n’a rien à voir avec chez nous. Quand on est arrivé là-bas, j’avais un peu de mal à m’y mettre, les gens nous collent, nous crient dessus, tout le monde nous regarde, ils n’hésitent pas à nous toucher, c’est un peu étrange au début, mais c’est un pays qui est magnifique dans la force qui s’en dégage et dans l’esprit général. C’est quelque chose qui m’a marqué par rapport à d’autres pays ou par rapport aux pays où on avait fait Pékin Express avant. Cette culture, cette religion, j’imagine que ça vient de là parce que tout le monde croit en quelque chose et ça nous donne envie d’y croire et j’ai ressenti qu’il y avait une aura particulière dans ce pays.
crédits photo : M6/Patrick Robert
Ledirect :
Comment avez-vous réagi quand on vous a proposé de refaire Pékin Express ? Est-ce qu’il y a eu un moment d’hésitation ?
Axel :
C’est depuis notre premier Pékin Express qu’on attendait d’être rappelé… Ça fait 2 ans et demi qu’on voulait être rappelé et donc du coup le jour où j’ai reçu l’appel de la production pour nous proposer de repartir, je n’ai pas hésité une seule seconde, j’ai dit oui directement, j’ai appelé papy pour savoir ce qu’il voulait… Papy n’a pas hésité une seule seconde. C’était beaucoup plus par rapport à mon école, il fallait que je loupe plusieurs semaines de cours, ça s'est fait grâce à l’aide de mon directeur qui m’a gentiment laissé partir. Et sur notre envie de refaire Pékin Express, il n'y a pas eu de doutes…
Jean-Claude :
Pour moi, c’était beaucoup plus compliqué, ce n’était pas le directeur, mais c’était ma directrice [sa femme] (rire), et en fait, comme elle n’était pas là quand j’ai pris la décision, je lui en ai parlé après… Elle a moins aimé, mais ça s’est bien passé !
Ledirect :
Ça vous a fait quoi de commencer la course les yeux bandés, comment l'avez-vous vécu ? Cela a-t-il ajouté du stress à l’aventure ?
Jean-Claude :
En gros, on est déjà fébrile parce qu’on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé, on n’avait pas gardé un très bon souvenir de notre premier Pékin Express quand on avait eu les yeux bandés sur le lac. C’était un gros stress même pour Axel.
Axel :
Non, on se doutait avec papy que le départ, c’est une saison All stars, une saison spéciale, on se doutait que le départ de l’aventure allait être sûrement inédit et spécial. Il y avait ce stress-là, cette appréhension de ne pas savoir comment on allait commencer. Et c’est vrai que commencer les yeux bandés, c’était assez bizarre. Les Indiens de ce qu’on connaissait, je craignais un peu ce choc culturel, dès le début, on doit faire confiance aux gens, ce sont eux notre vue et ce sont eux qui doivent nous emmener au bon lieu. Dès le début, déjà, les yeux bandés, on ne pouvait pas savoir où on était et faire confiance aux gens, c’était assez spécial, assez stressant, mais finalement, on ne s’en est pas très mal sorti et ça été un bon début.
Ledirect :
La première épreuve du biscuit a été difficile pour vous. Est-ce que ça a affecté votre confiance pour la suite ?
Jean-Claude :
Non, du tout. Moi, je savais que c’était juste une épreuve de départ, qu’elle n’était pas éliminatoire. On était déçus de louper la première épreuve, parce que pour le moral, c’est peut-être mieux, mais dans le fond, ça m’a tellement agacé cette épreuve-là que j’étais plus content que ça soit terminé. J’étais plus vexé de ne pas avoir réussi.
Axel :
Ça ne m’a pas mis un coup pour le moral pour la suite de l’aventure, mais sur le moment, si… On est resté 5 - 6 heures sur cette épreuve. On voyait les autres binômes partir les uns après les autres, donc, sur le moment, ça a été un gros coup de moral, peut-être le plus gros, et c’est vrai que l’épreuve du ski sur le sable blanc et sur le marbre aussi… Mais moralement, ça a été difficile cette épreuve, mais plus sur le moment, mais ça ne nous a pas affecté pour le reste de l’aventure au contraire, ça a été une force supplémentaire de montrer aux autres qu’on avait notre place.
Ledirect :
En quoi votre première participation dans la saison 15 vous a servi dans cette deuxième aventure ?
Jean-Claude :
Tout ! La première aventure, on ne maîtrisait rien, on se regardait, on ne se connaissait pas, on essayait d’identifier qui étaient les autres binômes, tout, c’était l’inconnu total. La seconde, quand on est arrivé, on ne se connaissait pas, mais on s’était vu à travers l’écran… On suit toutes les émissions. On connaissait un peu les capacités des uns et des autres et les défauts des uns et des autres. C’est vraiment très différent, et autant pour le Pékin 15, je disais à Axel et lui me disait, oui oui, on va gagner, mais je me disais, ça va être difficile de gagner, je sentais pas du tout la victoire. Autant là, je me disais là, on a peut-être la chance de gagner.
Axel :
On a appris à mieux communiquer avec papy, on avait appris des erreurs qu’on avait faites dans le premier Pékin Express, peut-être le manque de communication. On savait ce qu’il fallait faire et ce qu’il ne fallait pas refaire. Aussi, une différence de l’état des trucs, la première fois on ne savait pas trop à quoi s’attendre, et on se disait qu’on avait aucune chance d’aller jusqu’au bout. Là, on savait qu’on était allé loin la première fois et, du coup, on savait dès le début que c’était faisable, qu’on allait tout donner et qu’on pouvait le faire. Surtout, dans des moments stressants, il faut savoir communiquer. Nous, avec papy, on s’est un peu pris la tête, mais on n’est pas du tout rancuniers et deux minutes après, ça allait mieux, et c’est ça qui change par rapport au premier Pékin Express. Au premier Pékin Express, on ne savait pas trop comment on allait réagir et là, on savait à quoi s’attendre.
Ledirect :
Pendant la course, c’est quoi le plus difficile à gérer ? Est-ce qu’il y a un obstacle qui vous a semblé insurmontable ?
Axel :
Franchement, il n'y a rien qui nous a semblé insurmontable, on savait qu’avec papy, on pouvait faire beaucoup de choses dans ce qu’on a eu à faire, on savait qu’on allait tout donner. Pendant la course, le plus difficile à gérer, moi, ce que je redoutais le plus, c’étaient les treks très physiques comme on a eu avec le chameau, parce que du coup ça a fait écho à notre première saison où dans le désert de la Jordanie y a eu cet incident avec papy, on a eu beaucoup de mal. C’est ce que je redoutais le plus, c’est ce passage-là qui m’a semblé le plus difficile, on l’a fait cette fois-ci. On l’a pris comme une revanche personnelle… On savait qu’on n’allait pas être premiers sur cette épreuve, on voulait juste y arriver nous personnellement, et avec la production, on s’est dit qu’on ne prendrait aucun risque dans tous les cas et que si on voyait qu’il y avait la moindre difficulté, on arrêterait, mais finalement, il est arrivé jusqu’au bout.
Ledirect :
Lors du sprint final, comment avez-vous vécu le moment où Émeline a demandé au chauffeur de ne pas vous emmener à votre destination ?
Jean-Claude :
Personnellement, je me pose la question si on n’aurait pas été capables de faire la même chose et on est quand même ailleurs, on n’est pas dans passer le premier ou s’il vous plait, on est en course. Nous, on sait qu’ils nous ont pillés, ils nous ont tout pris, et on veut gagner, si on était dans leur situation, peut-être qu’on aurait fait la même chose, bien sûr philosophiquement je ne le ferais pas mais dans la course, je ne sais pas…Quoi qu’il en soit… je ne leur en veux pas du tout, au contraire, on en a bien ri après sur les réseaux…
Axel :
Sur le moment, ce n’est même pas quelque chose que j’ai spécifiquement relevé, on l’a remarqué et on est vite passé à autre chose, je ne leur en ai même pas voulu sur le coup parce que il faut savoir que sur ce sprint final, autant eux que nous, papy je ne sais pas, mais pour en avoir discuté avec Clément et Émeline, on est dans un état de stress et de concentration, on est dans un état second, moi je n’ai jamais été comme ça dans ma vie et je pense que je serai rarement comme ça. Je n’ai jamais été stressé et concentré dans ma vie que dans ce sprint final. Et donc ouais eux, ils avaient en plus les 100 000 euros dans leur cagnotte. Moi, peut-être qu’à leur place, j’aurais fait la même chose, même si sur le papier, je dirais que non. Sur le moment, je ne sais pas, je n'ai même pas spécifiquement relevé le fait qu’ils nous avaient bloqué la voiture, et je ne leur en ai pas voulu et encore, je ne leur en veux pas aujourd’hui… Cette vague qu’ils se sont prise sur les réseaux sociaux, je pense qu’ils ne la méritent pas du tout, même s’il y a cet événement qui peut être discutable sur le sprint final, ils font une course et une aventure générale remplie de fair-play, ce sont des joueurs exceptionnels et franchement, s’il y a bien un binôme à qui on ne peut rien reprocher, c’est eux et nous bien sûr…
Jean-Claude :
Je le crois sincèrement aussi.
Nous, on est resté dans l’optique de prendre une voiture le plus rapidement possible, c’est ce qu’on a fait d’ailleurs, et si ça se trouve, on n'aurait peut-être pas gagné si cette personne nous avait emmenés. Je pense que c’était mieux.
crédits photo : M6/Patrick Robert
Ledirect :
Y a-t-il eu un moment où vous vous êtes dit : “ça y est. On a perdu" ? Qu'est-ce qui vous a fait continuer ?
Axel : ah oui, clairement, sur le sprint final, c’est tellement stressant qu’en fait, dès qu’on ne voit plus Clément et Émeline, on se dit qu’ils sont devant nous, et bah là, quand ils disent non à notre voiture et qu’ils partent devant nous, on se dit que ça va être compliqué, on se dit que c’est perdu, même si rien n’est encore joué, donc on donne tout… On le voit à la télé sur le sprint final quand on court avec papy, la dernière phrase qu’on m’entend dire “je les entends crier, je crois qu’ils ont gagné” et du coup, je pensais vraiment qu’ils avaient gagné.
“Sur toute la partie où on court, pour moi, on avait perdu.”
Ledirect : qu’est-ce qui vous a fait continuer ?
Axel :
Parce que c’est la compétition, c’est l’expérience aussi et le premier Pékin Express et surtout celui-là nous ont appris qu’il n’y a jamais rien qui est joué… Il y a peut-être quelques fois où on pensait être derniers, on pensait être loin derrière et au final, on rattrapait le binôme au dernier moment ou au final, on n’était pas dernier du tout. Il ne faut jamais rien lâcher…
“… Ce qui nous arrive à nous, la malchance qui nous arrive peut arriver aux autres en pire, il ne faut jamais rien lâcher et ça, c’est l’expérience qui nous l’a appris…”
Jean-Claude :
Nous, on savait qu’on avait qu’on ne pouvait pas gagner d’argent, mais on savait aussi qu’on avait éventuellement encore la possibilité de gagner Pékin Express. Et rien que pour ça, on ne pouvait pas lâcher. Et même si parfois la fatigue m’obligeait à marcher et Axel me tirait, on n'allait jamais lâcher, et on avait raison parce que, quand on a vu que la toile n’était pas déchirée, là ça nous a donné un coup de fouet, il m’a donné deux coups de bâton, je ne lui en veux pas (rire).
Axel :
Quand on voit notre parcours sur les deux premières étapes où on pouvait passer à la trappe clairement, on se dit que notre victoire est encore plus belle parce qu’on passe de potentiellement éliminés en premier à gagner Pékin Express.
Ledirect :
De quoi êtes-vous le plus fier cette saison ?
Axel :
Je suis le plus fier de papy parce qu’il avait déjà tout donné dans notre premier Pékin Express, je ne pensais pas qu’il pouvait donner plus, et au final, il a réussi à me surprendre, à être exceptionnel, à faire des trucs que je ne soupçonnais même pas qu’il était capable de faire et donc, je suis hyper fier de lui.
Jean-Claude :
Je suis tellement fier d’avoir pu faire ça avec mon petit-fils. J’ai trois petits-enfants magnifiques et c’est un grand bonheur.
Ledirect
Si c'était à refaire, changeriez-vous quelque chose ?
Jean-Claude :
Sur ce Pékin Express, on ne changerait rien.
Axel :
Absolument rien !
Ledirect :
Qu'est-ce que cette deuxième participation vous a apporté ?
Jean-Claude :
La victoire !
Axel :
Ça ne nous a rien apporté de plus, on était déjà fusionnés avec papy dans notre premier Pékin Express. C’est quelque chose qu’on a en plus, mais comme papy le dit, on le voit avec moi, mon frère, ma cousine. Avec ses deux autres petits-enfants, il a la même relation, et moi, j’ai mamie, j’ai mes parents, mon oncle et ma tatie, on est pareils avec toute ma famille.
“C’est vrai qu’on a ces deux aventures de Pékin Express en plus qui nous lient et cette victoire, on ne l’oubliera jamais…”
crédits photo : M6/Patrick Robert
Ledirect :
Quel est votre meilleur souvenir de cette saison ?
Jean-Claude :
L’arrivée, plus les moments assez fabuleux chez les locaux qui nous ont accueillis. On a passé une soirée incroyable à la campagne dans une ferme, bien sûr l’arrivée, c’est la victoire, donc ça va rester dans la mémoire, mais je pense souvent aux moments qu’on a passés. On a passé une soirée chez un directeur d’école hindouiste et c’était un sacré moment. Même si on n’est pas dans leur monde, on ne peut pas rester indifférent souvent, Axel me disait que ça nous apportait du bonheur, moi ça me faisait sourire…
L’arrivée… Il y a eu des jours où je l’ai regardée tous les jours.
“… Cette arrivée-là et à chaque fois, j’ai un sanglot, j’ai une larme, c’était très fort et très pénible surtout…”
Axel :
Le meilleur moment, c’est l’arrivée. C’est plus beau jour de ma vie, je n’ai jamais vécu quelque chose comme ça de toute ma vie, des émotions comme ça, c’est tellement fort, tellement puissant, la concrétisation de mon rêve depuis tout petit, j’espérais le vivre, mais je ne pensais pas vraiment le vivre dans ma vie, grâce à papy, on y est arrivé, franchement, c’est l’arrivée…
Ledirect :
Jean-Claude, aujourd’hui, vous êtes le doyen des gagnants de Pékin Express, est-ce que votre sagesse et votre capacité à rester calme étaient la clé de votre victoire ?
Jean-Claude :
Je vais le rester longtemps (rire). Axel. C’est la clé. Je relativise, j’ai 75 ans, j’ai réussi à poser Axel, et c’est Axel qui a mené la barque. Vous savez quand on est parti la première fois, je disais que ce soit à ma fille, la maman d'Axel ou à ma femme : vous n’ayez aucune crainte, je vais veiller sur lui. Ça a duré quatre jours, le cinquième jour, c’est Axel qui veillait sur moi et là, on est parti, je savais que j’allais veiller sur Axel parce que c’est normal et je n'arrêtais pas de lui dire d’être prudent et c’est lui, sa force de caractère, son esprit compétiteur, il voulait gagner, il voulait que l’on gagne.
crédits photo : M6/Patrick Robert
Ledirect :
Axel, à présent, on peut dire que vous avez réalisé votre rêve d’enfant avec votre grand-papa. Est-ce qu’il y a une autre aventure qui vous fait rêver ?
Axel :
Fort Boyard, on reste ouvert à d’autres propositions. J’adorerais faire Fort Boyard ça serait trop bien avec papy. Je reste ouvert à toute proposition.
Ledirect :
Un dernier mot pour les téléspectateurs ou un conseil pour les futurs candidats de Pékin Express ?
Jean-Claude :
Le conseil que je peux leur donner, c’est de rester eux-mêmes, de ne pas se prendre la tête. Je constate qu’il y a des gens qui se prennent un peu trop au sérieux et qu’ils ne vont pas plus loin que les autres. Nous, on était nous-mêmes, on ne sait pas être autre chose, on est gersois, on est fier d’être gersois, on a nos racines, on est des paysans, on aime notre région, on aime notre pays et ça marche !
Axel :
Rester eux-mêmes. Et pour les téléspectateurs, on les remercie de nous avoir soutenus d’avoir été très gentils avec nous, parce qu’on a reçu plein de messages bienveillants et du coup, c’est gentil.
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