Les Intifada : définition et historique

Le terme “intifada” évoque les révoltes palestiniennes contre l’occupation israélienne. Par deux fois, en 1987 ainsi qu’en 2000, le peuple palestinien vivant à l’intérieur des territoires occupés s’est révolté contre l’occupant israélien. Ces deux révoltes ont été surnommées “La guerre des pierres” (1987) et “La révolte d’Al-Aqsa” (2000) du nom de la mosquée de Jérusalem, troisième lieu saint de l’Islam et symbole de la lutte du peuple palestinien.

1987-1993 : “La Guerre des Pierres”, un mouvement populaire spontané

La première intifada est née de manière spontanée après le meurtre de 4 palestiniens par l’armée israélienne dans le camp de réfugié de Jabalya, situé dans la bande de Gaza (occupée depuis 20 ans déjà). Très rapidement, la révolte se propage à l’ensemble de la Palestine occupée grâce à des comités locaux dans les villages, villes et camps de réfugiés. Ces réseaux d’organisation secrets ont empêché les autorités militaires israéliennes de réprimer la révolte populaire (manifestations, jets de pierre, boycott).

Dès janvier 1988, le Ministre de la Défense Israélien, Yitzhak Rabin, donne l’ordre de réprimer violemment les manifestations. Il exige notamment que les forces de sécurité cassent les bras et les jambes des jeunes manifestants. Rapidement, les images télévisées des soldats brutalisant ces jeunes manifestants font le tour du monde et dévoilent un visage d'Israël que l’opinion publique internationale ne connaissait pas : celui d’une puissance occupante indifférente et insensible au sort des Palestiniens. La Première Intifada fera 1962 morts Palestiniens.

La première intifada a eu pour effet de remettre les Palestiniens vivant dans les Territoires occupés au centre de la question palestinienne, après des années d’exil de la direction de l’Organisation de Libération de la Palestine, mais aussi de remobiliser les opinions publiques arabes.

2000-2005 : “La révolte d’Al-Aqsa”, une conséquence de l’échec des négociations de Paix d’Oslo

La Seconde Intifada ou “Révolte d’Al-Aqsa” fait suite à une visite d’Ariel Sharon, alors parlementaire, sur l’Esplanade des Mosquées. Accompagné de centaines de policiers, cette apparition est une provocation envers les Palestiniens qui déclenchent alors cette seconde révolte. Cette fois, les tirs à balles réelles des militaires israéliens entraînent une réponse des groupes armés palestiniens. Surtout, cette révolte se propage à l’intérieur d’Israël, les Palestiniens d’Israël prenant eux aussi part à la révolte. Plus violente que la Première Intifada, elle se solde par un bilan plus lourd : les forces militaires d’occupation tuent plus de 3000 Palestiniens.

De manière plus générale, cette révolte fait suite à la tentative de négociations de paix menées par Yasser Arafat et Yitzhak Rabin connue sous le nom d’Accords d’Oslo (1993). Or, ces accords n’ont pas permis aux Palestiniens de stopper l’occupation, la colonisation ni de permettre le retour des réfugiés. L’impasse dans laquelle se trouvait le mouvement de libération palestinien explique le visage plus violent et désespéré de cette deuxième révolte.

2021 : Sheikh Jarrah, une troisième intifada ?

Après la médiatisation des dépossessions d’habitants du quartier de Sheikh Jarrah (Jérusalem) par des colons israéliens, des manifestations éclatent dans toute la Palestine historique, celle de 1948. Elle fait voler en éclats plus de sept décennies de fragmentation territoriale. Jérusalem, Gaza, Haïfa, Jénine, Ramallah, Al Khalil, Yaffa, Ramleh, Naplouse…. Pour la première fois depuis 1948, c’est toute la Palestine qui manifeste sa colère contre le projet colonial en cours depuis cette même année : ce qui vient rassembler les Palestiniens de Haïfa à Bethlehem et de Gaza à Jérusalem, c’est l’idée de la libération nationale de toute la Palestine.

76 ans après la “Nakba” (Catastrophe en arabe) et régulièrement depuis 1987, la colère des Palestiniens éclate face à l’impunité israélienne et l’inaction de la communauté internationale : des intifada auront lieu tant que les droits nationaux des Palestiniens leur seront niés.