Le régime d’Apartheid et les droits des Palestiniens

En février 2022, Amnesty International publiait un rapport mettant en évidence, en Israël, une ségrégation légale et territoriale, fondée sur des critères ethniques et religieux, à l’encontre des Palestiniens, qui aboutit à les priver de nationalité, de lieu de résidence ou de vie familiale. Ainsi, les politiques menées par Israël correspondent à la définition du crime d’apartheid inscrite dans le Statut de Rome de la Cour pénale internationale. Celui-ci définit l’apartheid comme un crime contre l’humanité, caractérisé par des « actes inhumains », comme le meurtre, la torture et le transfert forcé, commis dans l’intention de maintenir un régime institutionnalisé d’oppression systématique et de domination d’un groupe racial sur tout autre groupe racial. Cette situation d’apartheid se décline différemment selon le lieu dans lequel se trouvent les Palestiniens.

Gaza : une vie sous blocus

Depuis 2007, Israël contrôle très strictement l’entrée de toute marchandise et biens de consommation à Gaza. L’objectif affiché des autorités d’occupation était d’éviter la catastrophe humanitaire régulièrement annoncée, tout en interdisant le développement d’une économie dans ce territoire. De même qu’elle contrôle l’entrée des marchandises, la puissance occupante contrôle l’entrée et la sortie de chaque gazaoui, des milliers d’entre eux n’ayant d’autre choix que d’aller travailler en Israël pour gagner leur vie.

Cisjordanie : l’occupation militaire et la colonisation rampante

En Cisjordanie, l’apartheid prend des formes différentes mais partout, il permet d’assurer le contrôle des territoires occupés par l’armée israélienne et les colons. Avec ce régime d’apartheid, la population palestinienne en Cisjordanie se voit dépossédée de ses terres, de son temps ainsi que de ses droits. En effet, d’innombrables colonies ont été construites par des colons israéliens sur des terres palestiniennes et autour des villes et villages palestiniens. Par ailleurs, les Palestiniens qui souhaitent se déplacer passent des dizaines d’heures à patienter aux checkpoints de l’armée israélienne. Enfin, ces Palestiniens vivent sous un régime d’occupation qui donne à Israël le droit de les détenir sans aucune forme de procès (dans des prisons militaires) tandis que les colons sont, eux, protégés par la justice israélienne.

Palestiniens d’Israël : des citoyens de seconde zone

En Israël un million et demi de Palestiniens sont victimes de discrimination et font notamment l’objet de politiques publiques différenciées dans les domaines de l’éducation, de l’aide au logement, de l’obtention de certaines prestations sociales et d’accès à l’emploi. Les Arabes israéliens sont ainsi sous-représentés dans la fonction publique et parmi les diplômés de l’université car ils bénéficient de moins de bourses pour financer leurs études. Un autre point sensible porte sur la confiscation des terres des municipalités arabes par les autorités israéliennes et les discriminations liées au logement. Aussi, la perception des Arabes israéliens d’être des “citoyens de seconde zone” est accentuée parce qu’une grande partie de la population palestinienne d’Israël vit en périphérie et n’a pas accès à la même qualité des services de l’État. Les moyens économiques débloqués par l’État pour le développement des villages où résident des Palestiniens ne sont pas à la hauteur de ceux des villes peuplées par les Juifs israéliens.

Les réfugiés Palestiniens à l’étranger : l’absence de droit au retour

En 1948, des centaines de milliers de Palestiniens chassés de leurs terres par l’armée Israélienne ont dû trouver refuge dans les pays voisins (Liban, Jordanie, Syrie principalement). Aujourd’hui, 4,7 millions de réfugiés palestiniens vivent dans des camps dans ces pays, d’après l'Agence de l'ONU pour les réfugiés (UNRWA). Ces camps, prévus au départ pour être temporaires, sont désormais construits en dur mais confrontés à la pauvreté et à la surpopulation. Encore considérés comme des réfugiés par les autorités des pays en questions, ces Palestiniens ne peuvent pas retourner chez eux : Israël n’a pas reconnu leur droit, au titre du droit international, de retourner là où eux-mêmes ou leurs proches vivaient, en Israël ou dans les TPO. Et ils n’ont jamais été indemnisés pour la perte de leurs terres et de leurs biens immobiliers.